Bonjour et bienvenue à toutes et à tous. Je m'appelle Nicolas et j'ai grand plaisir à vous retrouver pour un nouvel épisode de notre programme hebdomadaire. Nous sommes le 10 juin 2020. Cette semaine, je vous propose de nous pencher sur le mouvement, celui qui insuffle de la vie. Un simple discours d'espoir suffit parfois. Celui de Barack Obama, réalisé par visioconférence le 3 juin dernier, à l'adresse des jeunes Américains est de cela. Mais cette envie d'avancer peut aussi être stoppée par les hommes. Volontairement. Pour signifier quelque chose. Un traumatisme, une perte. C'est le sens de la paralysie de Budapest. Pendant soixante secondes la capitale de la Hongrie s'est arrêtée afin de commémorer le centenaire honni du Traité de Trianon.

Parfois, à l'inverse, les gouvernants relancent la machine. En France, nous avons retrouvé un nouvel élan. Depuis le 2 juin, nous sommes entrés dans la deuxième phase du déconfinement. Un retour progressif et heureux à l'existence d'avant. Avec la disparition de Christo, le 1^er juin dernier, c'est le temps, à nouveau, qui s'est figé. Le souffle s'est interrompu, il ne reste maintenant que le souvenir des œuvres de cet artiste. Enfin, le plus beau des châteaux de la Loire revient à la vie. Après plus de deux mois de fermeture, il a ouvert le 5 juin ses portes. Il ne reste plus qu'à les pousser.

Commençons par un moment de grande satisfaction. Dans une visioconférence, l'ancien président américain Barack Obama s'est adressé à la jeunesse de son pays, l’incitant à changer la société. On se prend à rêver…

C'est une visioconférence d'une quinzaine de minutes adressée en priorité à la jeunesse américaine. Ce sont des mots invitant au pragmatisme et à l'optimisme. Des phrases fortes, prononcées par l'homme qui, en 2008, a incarné l'espoir pour toute une partie de la nation.

Le 3 juin, Barack Obama s'est adressé avec ferveur à ses compatriotes qui manifestent dans les rues depuis la mort de George Floyd. Face à l'ampleur et à la durée de ces protestations – ils étaient encore des centaines de milliers à défiler pacifiquement dans les grandes villes, le 7 juin – le premier président noir du pays a exhorté les Américains à comprendre ce qui est en train de se dérouler dans la société. Après avoir salué le « changement de mentalité » qui s'opère, il a invité tous les citoyens à « se saisir de ce moment » historique, à lui donner « un impact » afin que le pays puisse se réformer en profondeur. Bannir les violences, atténuer, voire supprimer, les inégalités sociales.

En Hongrie, la semaine a été surtout marquée par une commémoration. Celle du centenaire du Traité de Trianon.

Le 4 juin 2020, cela a fait cent ans. Cent ans que, chaque 4 juin, la Hongrie pleure la perte de 71 % de son ancien royaume. Alors, cette année, pour commémorer ce centenaire comme il se doit, Budapest s'est figé. À 16h30, précisément. Pendant une minute. Soixante secondes durant lesquelles bus, tramways, voitures ont arrêté de circuler. Soixante secondes où toute activité humaine a cessé. En signe de deuil.

L'heure n'a pas été choisie au hasard. Elle correspond à l'annonce officielle de la signature du Traité de Trianon, faite au Grand Trianon du Château de Versailles, entre les vainqueurs et

Le présent aussi. C'est lui que nous fêtons depuis quelques jours en France. Nous sommes entrés dans une nouvelle étape : la phase 2 du déconfinement. Si l'inquiétude persiste, une légèreté nous a envahis.

C'est comme si, pendant plus de deux mois, la France avait retenu son souffle. Immobile, silencieuse… presque engourdie par la pandémie. Puis, soudain, telle la Belle au Bois dormant, elle s'est réveillée d'un coup. Le 2 juin. Le soleil brillait comme en plein été, les fenêtres des maisons s'étaient ouvertes en grand. Du jour au lendemain, les rues se sont emplies de badauds en tee-shirts et lunettes noires, les bars et restaurants ont aménagé des terrasses débordant de plus en plus sur la chaussée. En temps normal, on aurait protesté contre cette suroccupation de l'espace public. Mais en cett

La prudence n'était pas la vertu qui a le plus intéressé Christo. L'artiste-plasticien s'est au contraire essayé toute sa vie à de nouvelles expériences. Il s'est éteint le 1^er juin et le monde de l'art le pleure.

Au début du mois de mars dernier, Christo avait ouvert les portes de son antre new-yorkais à une journaliste du quotidien Le Monde. Il l'avait accueillie dans son atelier de SoHo, où il avait élu domicile en 1964, avec Jeanne-Claude, sa femme et collaboratrice. Il s'agissait alors d'évoquer le grand retour du plasticien à Paris, avec une exposition au Centre Pompidou. Et aussi, de parler de son prochain emballement : celui de l'Arc de Triomphe. Le créateur, physiquement affaibli, avait eu alors cette réplique : « Les rétrospectives, ce sera pour quand je serai mort ! ». Christo s'est éteint le

Je voudrais maintenant vous emmener dans un lieu d'exception, un de ces palais qui rappellent la grandeur passée de la France. Après avoir été fermé au public, le château de Chambord accueille à nouveau les visiteurs depuis le 5 juin. On ne peut que s'en féliciter.

Un vaste parc, des jardins à la française, 426 pièces, 77 escaliers, 282 cheminées et 800 chapiteaux sculptés, Chambord est le plus grand des châteaux de la Loire. Le plus élaboré aussi, ce qui explique qu'il a accueilli en 2019 plus d'un million de visiteurs. Fermé pendant plus de deux mois, pour cause de confinement, ce bijou de la Renaissance a recommencé à faire parler de lui. Le 2 juin d'abord, lors d'une visite virtuelle organisée par Jean d'Haussonville, le directeur général de ce monument historique classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1981. Puis, le 5 juin, date qui marque