Bonjour. Nous sommes le 24 janvier 2018. Je m’appelle Pauline et j'ai grand plaisir à vous retrouver pour un nouvel épisode de notre programme hebdomadaire. Aujourd'hui un mot me saute aux yeux, une idée, toujours la même, celle du droit à la différence. Cette pensée s'incarne d'abord aux États-Unis, avec la marche des femmes qui rêvent d'une société plus ouverte et protestent contre la politique de Donald Trump. Mais on la retrouve aussi en Pologne, avec les femmes qui manifestent pour libérer l'avortement, quand les ultra-conservateurs tentent de le restreindre. La France n'est pas un modèle non plus. À Nice d'abord, où une application mobile permet de dénoncer à la police, en temps réel, tout comportement jugé incivil ou délictueux. Mais sur quels critères va-t-on juger ? Dans un autre ordre d'idée, représenter une alternative aux vieux médias grâce à une nouvelle web-télé paraît être une perspective réjouissante. Mais méfions-nous des faux-semblants et des tentatives d'enrôlement, au nom, justement, du besoin d'alternatives. Enfin, parce qu'elle ne pense pas exactement comme la majorité de celles qui s'expriment, l'actrice Catherine Deneuve est traînée dans la boue.

C'est parce qu'elles ont décidé de s'opposer à une politique qu'elles jugent régressive que ces femmes ont battu le pavé. Aux États-Unis, en Europe, et même dans certains pays d'Afrique et d'Asie. Beaucoup y ont participé. Beaucoup, sauf mon amie Sonia…

Il y a quelques jours, j'ai appelé Sonia, l'une de mes amies new yorkaises. Après avoir passé en revue nos petits bonheurs et malheurs, nous nous sommes attaquées à la politique. Et dès qu'il a été question de Trump, passage obligé de toute conversation, nous lui avons réglé son compte en quelques phrases. Je pourrais les résumer ainsi : « c'est horrible ». Puis, j'ai demandé à Sonia si, comme l'an passé, elle allait participer à la marche des femmes à Manhattan. Sa réponse a été nette : « Mais pourquoi faire ? Qu'est-ce que cela va changer ? ». Vu sous cet angle, effectivement, cela ne change rien.

Les Polonaises aussi ont besoin de leurs congénères. Elles doivent se battre contre un gouvernement déterminé à réduire encore l'accès à l'avortement. Mais de quel droit ? Que sait-il de ces femmes contraintes d'interrompre leur grossesse ? Qui est-il pour imposer une morale ? Est-cela le rôle d'un exécutif ? Plus j'y pense moins j'en suis persuadée. Et parce que ces interrogations me semblent récurrentes et essentielles, je vous propose d'ouvrir le débat et de faire de ce sujet le Featured Topic de notre session de Speaking Studio cette semaine.

C'est un mercredi noir. À Varsovie, à Cracovie, à Lódz, à Wroclaw, à Szczecin. Elles défient le froid, la neige et la police, et elles marchent. Elles protestent et lancent même, pour certaines d'entre elles, des ballons de peinture rouge sur la devanture des partis politiques d'opposition qui n'ont pas eu le courage de voter. De voter pour qu’elles aient le choix, la possibilité d'avorter. Le 17 janvier au soir, à l'appel de différentes organisations citoyennes, une majorité de femmes descendent dans les rues des principales villes de Pologne pour dire leur refus du renforcement de la législa

En revanche, je ne manque pas, je crois, d'arguments pour dire tout le mal que je pense de la nouvelle politique de sécurité mise en place par le maire de Nice.

Elle s'appelle Reporty et c'est une nouvelle application pour mobile. Son but ? Renforcer la sécurité de Nice, une ville dont le nom renvoie d'abord aux grandes heures de la Côte d'Azur. La Baie des Anges, le Midi… hélas, en ce 15 janvier 2018, nous sommes loin de la carte postale. Très loin même, puisqu'une partie de la population est désormais autorisée à dénoncer l'autre. Cela rappelle les heures les plus sombres de la France. Du moins, dans l'esprit. Pourtant, tout part plutôt d'une bonne intention.

Pour lutter contre les incivilités, les petits et gros délits, le maire de cette splendide

C'est justement au nom de la défense de la pluralité que des proches de Jean-Luc Mélenchon ont lancé une nouvelle web-télé. Et s’ils essayaient de nous embrigader ?

15 janvier, vingt heures. Ils sont tous là. Le Figaro, Libération, Le Monde, Le Point… tous devant leur écran pour voir le premier Journal Télévisé de la web télévision proche de Jean-Luc Mélenchon, Le Média. Cela fait des semaines qu'on nous annonce que nous allons voir ce que nous allons voir, que ces journalistes vont nous donner une leçon d'information et redresser la barre à gauche. Presque à l'extrême gauche. Alors évidemment, l'attente est grande. La déception, voire le sarcasme et l'ironie, le sont tout autant. Car le programme ne semble pas être à la hauteur des promesses.

Première dé

Pour avoir osé s'ériger – à tort ou à raison d'ailleurs – contre la pensée dominante actuellement, Catherine Deneuve se retrouve sur le banc des accusés. Mais a-t-on encore seulement le droit de s'exprimer ?

Regrette-t-elle d'avoir apposé son nom à cette tribune ? Se sent-elle embarrassée de se voir vilipendée en France et à l'étranger ? Que pense réellement Catherine Deneuve ? Finalement, je ne le sais pas. Je ne peux que vous relater l'enchaînement des événements.

Le 9 janvier paraît une tribune dans Le Monde intitulée « Nous défendons une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle. » Parmi la centaine de signataires qui s'oppose au mouvement #balancetonporc, jugé trop extrémiste, on trouve de tout : l'actrice Catherine Deneuve, l'écrivaine et critique d'art Catherine Millet ou Br