Selon une nouvelle étude, les dirigeants populistes sont liés à une plus grande égalité économique
Les gouvernements populistes sont associés à des réductions considérables de l'inégalité économique, selon des recherches effectuées par des universitaires européens et américains. Néanmoins, cette recherche, publiée jeudi dernier dans The Guardian, a aussi conclu que ces gouvernements sont liés à des élections moins équitables, à moins de restrictions du pouvoir exécutif et à moins de liberté de la presse.
Les chercheurs ont suivi l'évolution des inégalités après l’arrivée au pouvoir de dirigeants jugés populistes dans 40 pays. Contre toute attente, ces dirigeants ont « eu un effet assez important » sur la réduction des inégalités. Même si les dirigeants populistes latino-américains de gauche, dont Evo Morales en Bolivie et Hugo Chávez au Venezuela, sont apparemment ceux qui ont eu le plus gros impact. Cet effet a été également observé avec des populistes de droite.
D’autre part, les données récoltées suggèrent que le populisme peut constituer une menace pour la démocratie : à mesure que les dirigeants populistes prennent du pouvoir, il arrive souvent que les contre-pouvoirs constitutionnels s’affaiblissent. D’un autre côté, les gouvernements populistes semblent augmenter considérablement la participation électorale. Néanmoins, dans la mesure où les données n'étaient disponibles que jusqu'en 2016 et que pour la plupart des pays elles n’ont commencé qu’en 2000, cette recherche était quelque peu limitée.
Guillaume: | Cela signifie-t-il que des partis comme le Front national avaient raison depuis le début ? |
Catherine: | Ce n'est pas ce que disent ces recherches, Guillaume. Il est question de populisme - pas de nationalisme, même si cela va souvent de pair. |
Guillaume: | Alors, donne-moi une définition du populisme. |
Catherine: | Eh bien, il y en a quelques-unes. Mais fondamentalement, le populisme est une approche politique qui s'efforce de séduire les citoyens ordinaires qui estiment que leurs préoccupations ne sont pas prises en compte par les élites. |
Guillaume: | Quelle qu’en soit la définition, nous avons vu de quoi il s'accompagne souvent : nationalisme, racisme, élections injustes, presse diabolisée… Quand bien même apporte-t-il des avantages économiques, sommes-nous prêts à fermer les yeux sur la montée du fanatisme et de l'intolérance ? |
Catherine: | Peut-être que le populisme, en soi, n'est pas nécessairement mauvais. Je peux comprendre pourquoi tant de gens trouvent ces idées attrayantes. |
Guillaume: | Hum... |
Catherine: | Écoute ceci : une autre étude récente menée par deux sociologues américains a révélé que le libéralisme économique et la réduction des réglementations gouvernementales avaient profité à seulement 0,1% de la population, soit les plus riches. Il n’est pas étonnant que les promesses populistes bénéficient d’un tel soutien. |