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Rutger Bregman : utopiste réaliste

29 January 2029
Rutger Bregman : utopiste réaliste
Drop of Light / Shutterstock.com
Un historien hollandais a fait sensation en janvier dernier au Forum économique mondial de Davos, l'occasion annuelle pour les élites politiques et financières d'évaluer, du haut d'un sommet enneigé, le destin de la planète.

Invité sur la base de son livre, Utopia for Realists, l'historien, Rutger Bregman, n'a pas mâché ses mots. De plus en plus irrité par le langage entendu tout au long de la semaine, il a profité d'un débat sur l'inégalité pour dénoncer les références constantes à la participation, à la justice, à l'égalité, à la transparence, alors que « personne ne parle du vrai problème : l'évasion fiscale et le fait que les riches ne paient pas leur part. C'est comme si on allait à un congrès de pompiers et qu'on avait pas le droit de parler d'eau, » a-t-il déclaré, « c'est d'impôts qu'il s'agit de parler. »

La vidéo de son intervention est aussitôt devenue virale sur l'internet et, quelques jours plus tard, Bregman se faisait insulter sur Fox News par un présentateur qu'il accusait de faire partie du problème.

Cela fait déjà plusieurs années que Bregman, qui est le sujet d'un profil dans le New York Times du 1er mars, parle de la nécessité d'augmenter les impôts, de réduire la semaine de travail, et d'instaurer un revenu de base. Mais c'est son intervention à Davos qui a capturé l'imagination. « Et ça » , dit-il, « c'est parce que quelque chose de plus grand est en train de se passer. »

Selon l'auteur de l'article, Bregman fait partie d'une vague de jeunes activistes, penseurs et politiciens – parmi lesquels Alexandria Ocasio-Cortez et Greta Thunberg viennent immédiatement à l'esprit – dont les idées, il y a seulement dix ans, auraient été ridiculisées ou simplement ignorées mais qui aujourd'hui commencent à faire leur chemin dans la pensée dominante.

Une fois « gagnée » la guerre froide, avec la chute de l'empire soviétique, on a parlé de « la fin de l'histoire » : pendant une vingtaine d'années beaucoup ont cru que les grandes batailles idéologiques appartenaient au passé et que le capitalisme avait triomphé. Mais la crise économique de 2008 a révélé que le statu quo n'était pas aussi inévitable qu'on l'avait cru. Et certainement pas aussi désirable pour l'immense majorité, un constat encore exacerbé par la prise de conscience de la crise climatique et de ses conséquences.

Si l'extrême droite a, depuis, rempli une partie du vacuum idéologique, des analyses économiques et des approches radicales pour « dompter cette bête appelée capitalisme, » résonnent de plus en plus avec le public.

Ce n'est évidemment pas la philanthropie de quelques milliardaires qui va résoudre les inégalités. Elle ne fait que permettre à ceux-ci de continuer à éviter de payer leur dette à la société.

Et il n'est pas nécessaire d'être historien pour savoir que le capitalisme a connu sa période la plus prospère dans les années suivant la deuxième guerre mondiale, lorsque le taux d'imposition maximum dépassait 90 %.

Pour ce qui est d'autres réformes telles que le revenu de base, la semaine de travail de 15 heures et l'abolition des frontières, il est clair, selon Bregman, que des mesures aujourd'hui considérées comme inconcevables paraîtront d'ici 30 ans parfaitement logiques.

La question est de savoir si l'histoire évoluera dans la bonne direction.