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Bonjour. Je m'appelle Leila et j'ai grand plaisir à vous retrouver pour un nouvel épisode de notre programme hebdomadaire. Nous sommes le 28 novembre. Cette semaine, nos sujets tournent autour de l'idée de « fin ». La fin d'une résignation, d'une passivité qui faisait, par exemple, que les Français acceptaient de voir leur pouvoir d'achat amputé sans protester. Avec la fronde des gilets jaunes, cette période semble bel et bien révolue. La fin d'un règne, aussi. Celui du patron de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, en garde à vue au Japon pour soupçons de fraude fiscale et abus de biens sociaux. Nous aborderons aussi la polémique des trottinettes, qui pullulent sur les trottoirs parisiens. Leurs jours sont comptés, nous promet cependant la Mairie. Et ceux de l'Europe démocratique, alors ? Un habitant du continent sur quatre est aujourd'hui populiste. Qu'en sera-t-il dans six mois, avec les élections européennes ? Enfin, on nous prédit la chute de Mohamed Ben Salman, prince héritier d'Arabie Saoudite.

En France, ils font l'actualité. Les images des violences auxquelles certains se sont livrés ont fait le tour du monde. Qu'importe à ces manifestants qui veulent en découdre avec Emmanuel Macron…

Gilets jaunes : la fronde continue

28 November 2018
Le samedi 24 novembre au soir, les Champs Elysées sont défigurés : abribus cassés, vitrines de commerces brisées et, partout, des planches en bois qui s'amoncellent, des barrières métalliques de chantier éparpillées sur la chaussée et des restes de poubelle en plastique brûlés. Une épaisse fumée noire continue de brouiller la vue tandis qu'une odeur de feu et de gaz lacrymogènes vous saisit à la gorge. La seconde grande manifestation des gilets jaunes se voulait « pacifiste », elle s'est fait déborder par de jeunes casseurs issus de l'ultra-gauche et de la droite extrême. Cent trois personnes ont d'ailleurs été interpellées tandis que cette violence a été largement condamnée. Et ce d'autant plus que cette marche sur une des plus belles avenues du monde n'était pas autorisée par la préfecture.

Mais les protestataires ont ignoré cette interdiction. Ils sont trop en colère, trop désespérés aussi pour écouter qui que ce soit. Et si le 24 novembre ils n'étaient plus que 106 301 dehors —contre 280 710 le 17 novembre—, les gilets jaunes ne se démobilisent pas. Le 26 novembre, ils continuent à barrer les routes, bloquer l'accès aux supermarchés et aux abords de grandes villes dans les régions de Bretagne, Pays de Loire, Normandie, Alsace, Nouvelle-Aquitaine ou à la Réunion. Plus inquiétant, leurs revendications ont évolué. Elles se sont durcies. On est passé d'une protestation contre la hausse des prix des carburants à un radical « Macron… démission ». Une nouvelle journée de protestation, le samedi 1er décembre, est déjà actée.

Si, dans un premier temps, le gouvernement avait choisi la voie du mépris et ignoré ces revendications, il semble désormais pressé d'éteindre ce feu qu'il a de plus en plus de mal à maîtriser. Le 26 novembre, la « loi mobilités » est présentée en Conseil des ministres. Elle vise à favoriser les transports en commun et l'autopartage dans les zones rurales, à créer des voies réservées aux véhicules les moins polluants et au covoiturage pour réduire les embouteillages, à rénover le réseau routier... Des intentions intéressantes mais qui vont demander du temps… et de l'argent. Or, l'État est au bord de la faillite. Le 27, Emmanuel Macron devrait également proposer une série de mesures sur la transition énergétique. Il souhaite donner un horizon politique aux « classes moyennes et laborieuses ». Là encore, pourquoi pas ? Mais… n'est-ce pas un peu tard ?

À lire et écouter tous les témoignages, les gens attendent des mesures concrètes pour survivre. Ici et maintenant. La plupart d'entre eux n'arrive plus à boucler les fins de mois. Il faut aussi essayer de se mettre à leur place. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si ce mouvement bénéficie d'un soutien de … 70 % de la population.

Mais de quelles marges de manœuvre dispose l'État ? Le pays est endetté, et chahuté par les extrêmes, qui rêvent de conquérir le pouvoir. Où cela va-t-il finir ?

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